Eh oui, c’est pas vrai car Jazz UP a 17 ans, mais la première session du festival « sous les oliviers » a été organisée en 2015 et le festival a donc bien 10 ans. Alors la chanson de Souchon et Voulzy est notre bande-son depuis que l’équipe a commencé à organiser cette 11e édition, nos musiciens programmés cette année étaient déjà dans une liste de projets que nous avions repérés à l’automne 2024.
Cette bande-son, musicalement entraînante, ce n’est pas tout à fait du jazz nous diront les puristes. Techniquement le morceau est porté par un jeu de picking à la guitare, une technique très populaire dans les années 70, issue de la musique country nord-américaine et du folk, avec le maître incontesté du style, Chet Atkins. Il y avait même un guitariste français, Marcel Dadi, spécialiste de ce style et ayant une notoriété au delà nos frontières. L’avantage du picking c’est qu’on peut arriver, avec pas mal de travail, à jouer des morceaux sans trop avoir de bases en solfège, grâce aux tablatures qui indiquent directement la position des doigts sur le manche de la guitare pour produire les notes. Une musique écrite donc et ne laissant pas de place à l’improvisation. C’est pourquoi nous vous proposons déjà une version ne laissant aucune place aux variations sauf éventuellement de tempo, une version à l’orgue de Barbarie.
Pour revenir à l’origine de cette chanson, Alain Souchon à ces débuts écrivait des textes dans le style qui l’a rendu célèbre, avec des expressions à la mode, mais n’était pas un excellent musicien. La maison de disque qui le produisait lui a adjoint un musicien arrangeur, un certain Laurent V., et de leur rencontre, « J’ai 10 ans » a été le premier tube d’une longue série du duo Souchon-Voulzy. Le picking était donc très à la mode, tellement à la mode, qu’un géant de la pop (qui venait de quitter un groupe mythique), Paul McCartney, avait fait un peu avant nos 2 frenchies un morceau débutant par un picking : Bip-Bop. Laurent Voulzy, grand admirateur de l’ex-Beatles, s’est beaucoup inspiré du morceau en question, à tel point qu’on peut sans problème faire un mash-up des deux morceaux, y compris dans les ponts. À noter que les paroles de « Bip-Bop » sont beaucoup plus « perchées » que celles de « J’ai 10 ans ».
Et le jazz dans tout cela ? Le jazz était dans les années 30 à 70 une musique populaire aux Etats-Unis, et de nombreux « standards » sont en fait des chansons reprises du répertoire populaire et arrangées de manière à ce qu’elles swinguent, qu’elles groovent, ou encore qu’elles soient revisitées en hard-bop. On a donc cherché et on a trouvé quelques versions jazz (swing, manouche….) de « J’ai 10 ans » et une de « Bip-bop » :
- un duo sobre guitare / contrebasse,
- en jazz manouche,
- en swing manouche et avec des citations d’autres standards,
- et la version jazz de « Bip-Bop ».
Enfin une version plus récente qu’on peut qualifier de jazz ou blues par l’interprétation et le jeu des musiciens, celle de M (Mathieu Chedid) et Waxx.
Enjoy!