La vraie vie de Kinga

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À seulement 27 ans, Kinga Głyk sort « Real Life » son cinquième album… quatre ans après le précédent « Feelings ». Elle nous livre des compositions personnelles et de son nouveau mentor, Michael League, avec une variété de styles et des audaces créatives confirmant son talent et que la basse n’est pas qu’un instrument d’accompagnement.

La bassiste partage de nombreux points avec la saxophoniste Jeanne Michard. Ce sont toutes deux de jeunes jazzwomen, et elles ont toutes les deux le sens du partage avec leurs musiciens, une générosité qui fait d’elles des leaders mais qui laissent souvent dans leurs compositions le devant de la scène à leurs side(wo)men.

Sur le disque les morceaux sont relativement courts, mais joués sur scène ils laissent place aux différents musiciens du collectif. Avec Michael League comme producteur, c’est un peu l’esprit de Snarky Puppy qui percole, car on le retrouve en sideman, ainsi que son batteur Robert “Sput” Seawright, son claviériste Brett Williams, le tout mixé par son ingénieur du son Nic Hard.

Sur scène Kinga Głyk sera entourée à Opio d’autres musiciens tout aussi talentueux, dont le batteur Nicolas Viccaro – époustouflant dans le concert qu’ils ont donné en janvier avec le Big Band de la radio publique de Frankfurt – et au saxophone et à l’aérophone Hailey Niswan – on vous en dit plus sur l’aérophone plus loin. Autre audace de ce nouveau répertoire, le nombre de claviéristes, jusqu’à quatre sur le disque et nous en aurons deux sur la scène de Jazz UP, Michal Jakubczak et Patel Tomaszewski.

Difficile de décrire les musiques de « Real Life », la vraie vie qui file trop vite, souvent par opposition au virtuel de nos écrans. Les critiques professionnels le font sans doute mieux que nous (voir notre revue de presse) mais une chose est sûre Kinga Głyk ouvre la voie à de nouvelles formes en transcendant le funk, la fusion, le jazz et la pop, et passant du up-tempo des nombreux instruments électroniques et de la batterie (« Swimming in the Sky« ), à des mélodies apaisées jouées en mode quasi acoustique (« Island« ).

Le concert sera aussi l’occasion de découvrir ou de mieux connaître cet instrument à vent, l’Aerophone, marque du fabricant Roland. Pour être précis, les aérophones constituent l’ensemble des instruments à vents, flûtes, saxophones, etc. L’Aerophone qui sera utilisé par Hailey Niswanger est en fait un synthétiseur à vent, et elle jouera donc de deux aérophones, un analogique, le saxophone, et un numérique, l’Aerophone.